Dormir pour maigrir
Si vous souhaitez perdre du poids, protégez vos nuits de sommeil ! Eh oui, en plus d’une alimentation optimale et une activité physique suffisante, le sommeil semble bien être un facteur facilitant la perte de poids. Ou plutôt, le manque de sommeil sabote la perte de poids.
La nouvelle n’est pas si nouvelle. Plusieurs études, menées chez des personnes obèses cherchant à maigrir, avaient déjà mis en évidence que celles qui perdaient le plus de poids dormaient plus que les autres. Une explication biologique était même venu étayer ce qui aurait pu n’être qu’une coïncidence : la leptine, hormone coupe-faim, est sécrétée en abondance durant le sommeil nocturne, alors que la grehline, l’hormone qui donne faim, est présente en plus grande quantité chez les petits-dormeurs (< 6 heures par nuit).
Le scepticisme étant une des caractéristiques des scientifiques, il fallait confirmer ces observations par un « essai clinique randomisé ». Un petit échantillon de personnes en excès pondéral a été soumis tour à tour à 2 conditions : 8.5 heures de sommeil, ou 5.5 heures de sommeil. L’apport calorique était contrôlé et une batterie de mesures biologiques effectuée. Je vous passe les détails, explicités dans la publication originale parue dans les «Annals of internal medicine »*, mais je vous livre les principaux résultats : lors de restriction de sommeil les sujets perdaient moins de masse grasse que lorqu’on les laissait dormir 8.5 heures. Pire, ils perdaient relativivement plus de masse musculaire: 60% de perte de masse musculaire de plus. Lors d’une restriction calorique, leur organisme réagissait aux nuits plus courtes en adaptant ses sécrétions hormonales : les sujets souffraient plus de la faim et brûlaient moins de graisse.
Cette étude, bien que de petite taille et de courte durée, ne prouve rien à elle seule. Mais elle complète les études antérieures, et confirme que pour perdre du poids, c’est tout le mode de vie qui entre en jeu. Inutile cependant de passer sa journée au lit : aucune étude n’a montré l’efficacité d’un sommeil de plus de 8.5 heures par nuit…
*Nedeltcheva A.V. et al. Insufficient sleep undermines dietary efforts to reduce adiposity. Ann Int Med 2010:153;435-441